CAP petite enfance : un diplôme d’office pour les jeunes parents ?

Fin juillet, la polémique a fait verser de l’encre : Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’égalité homme-femme, souhaite proposer aux parents au foyer le CAP petite enfance. Mais les professionnels de ce domaine ne l’entendent pas de la même oreille.

Un pas en avant pour les jeunes mamans sans diplôme ?

Connue pour son engagement en faveur de l’émancipation féminine, Marlène Schiappa a annoncé au milieu de l’été vouloir proposer le CAP petite enfance aux pères et mères au foyer. Le but ? Permettre l’obtention d’un diplôme à des personnes sans qualification professionnelle. Grâce à la VAE (validation des acquis de l’expérience), les jeunes parents ayant quitté tôt le système scolaire pourraient enfin ajouter une ligne reconnue sur leur CV. Selon la secrétaire d’État, il y a actuellement 6000 mères mineures sans diplôme aucun, car écartées trop tôt du système scolaire.

Cette annonce, qui n’est pourtant « qu’une réflexion » comme l’a précisé Marlène Schiappa sur Europe 1, n’a pas manqué de faire réagir les professionnels de la petite enfance. Distribuer à tout va des diplômes nécessitant deux ans d’études ne serait-il pas dévalorisant pour les travailleurs du secteur ? Être parent suffit-il pour acquérir les compétences d’une assistante maternelle, d’un ATSEM ou encore d’une auxiliaire petite enfance ? Difficile de trancher sur la question.

D’une part, ce projet permettrait à des personnes sans expérience professionnelle d’enfin être reconnues et qualifiées. D’autre part, le CAP petite enfance, dont l’image n’est déjà pas très brillante de par sa faible qualification, risque d’être encore plus dévalorisé. À savoir que la VAE apporte tout de même un enseignement complémentaire à ce qu’auront appris les jeunes parents en éduquant leurs enfants.

Mère ou travailleuse, faut-il choisir ?

L’autre versant de la polémique dénonce le fait que ce projet pourrait encourager les femmes à n’être que des mères au foyer, pour leurs enfants et ceux des autres : une idée contraire aux valeurs prônées par Marlène Schiappa. En effet, la jeune femme travaille avec dévotion depuis plusieurs années pour donner la possibilité aux mères d’intégrer la vie professionnelle au même titre que les hommes. Elle a notamment monté l’association mamantravaille.fr, un réseau qui accompagne les femmes dans la conciliation entre leur projet professionnel et leur vie de famille.

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